L’industrie du cacao est un marché très lucratif qui génère des revenus annuels de plus de cent milliards de dollars, mais les producteurs ne bénéficient que d’une infime partie de cette richesse. Selon Penatirgue Soro, président de l’Association nationale des coopératives de Côte d’Ivoire (ANACACI), les producteurs ne reçoivent que 6 % de l’argent généré par l’exploitation. Pour remédier à cette situation, les producteurs du Ghana et de la Côte d’Ivoire ont engagé un bras de fer avec les multinationales pour améliorer leurs conditions de vie. Cependant, cette lutte pour une répartition plus juste des revenus s’accompagne de tensions, comme l’arrestation de 20 producteurs de cacao lors d’une journée de grève à Abidjan en mai 2023.
L’Afrique est de loin le plus grand producteur de cacao au monde, et la Côte d’Ivoire et le Ghana fournissent ensemble les deux tiers des fèves de cacao sur le marché mondial. En Côte d’Ivoire, le cacao représente plus de 15 % du PIB selon la Banque africaine de développement. Les fèves de cacao exportées sont ensuite utilisées pour produire du chocolat et du beurre de cacao.
Les producteurs de cacao en Afrique sont confrontés à des difficultés, notamment la fixation des prix à l’international, qui sont fixés à la Bourse de New York. Les producteurs doivent également faire face à des problèmes climatiques et de santé. Les prix à la production ne couvrent souvent pas les coûts de production, ce qui oblige les producteurs à faire travailler leurs enfants dans les plantations pour augmenter leur revenu.
La prime au planteur, appelée différentiel de revenu décent (DRD), a été fixée à 400 dollars la tonne après des négociations entre Abidjan, Accra et les industriels pour améliorer la situation des producteurs. Cependant, cette prime ne suffit pas toujours à couvrir les coûts de production. De plus, en cas de crise, les multinationales peuvent réduire les quantités achetées, ce qui entraîne une perte financière pour les producteurs.
En outre, la traçabilité du cacao est un problème important. Les producteurs africains sont souvent confrontés à des pratiques commerciales douteuses, telles que le blanchiment de cacao produit illégalement dans des zones protégées. Les producteurs doivent faire face à des difficultés pour obtenir des certifications équitables, ce qui les empêche souvent de recevoir des prix plus élevés pour leur production.
En conclusion, l’industrie du cacao génère des revenus importants, mais les producteurs en Afrique ne bénéficient que d’une infime partie de cette richesse. La lutte pour une répartition plus juste des revenus a entraîné des tensions entre les producteurs et les multinationales, et les producteurs doivent faire face à de nombreux défis pour améliorer leurs conditions de vie. Les gouvernements, les organisations internationales et les entreprises doivent travailler ensemble pour créer un système plus juste et plus durable pour l’industrie du cacao.